dimanche 8 mai 2016

mercator


30 000 € au marteau sont finalement peu de chose pour s’offrir un tour du monde ! Surtout lorsqu’il est proposé par Gérard Mercator (1512-1594), l’un des plus célèbres géographes de son temps, considéré comme le fondateur de la géographie mathématique. Il s’agit de l’homme à qui l’on doit la projection du globe terrestre utilisée dans les cartes de marine, et qui employa pour la première fois le terme «atlas» pour désigner un ensemble de cartes, en référence non au titan, comme il est aisé de le croire, mais à un roi astronome mythique de Lybie qui aurait construit le premier globe céleste. En 1538, il publie sa première représentation du monde, où figure bien évidemment cette nouvelle terre lointaine qu’il nomme «Amérique». L’exactitude et la minutie de son travail lui valent l’admiration de ses contemporains, et notamment celle de Charles Quint, qui s’attache ses services. En raison du climat d’intolérance religieuse qui règne dans ce XVIe siècle, le savant, acquis aux idées de Luther et après une période d’emprisonnement, quitte les Flandres catholiques et se réfugie en Allemagne, à Duisbourg. C’est en 1569 qu’il dresse sa grande carte de l’univers en dix-huit feuillets jointifs, passée à la postérité sous le nom de «projection Mercator». Son autre grand œuvre demeure cet atlas, autrement nommé Méditations cosmographiques de la fabrique du monde et figure d’iceluy, dont il publie les premières planches dès 1585. Un an après sa mort, en 1595, son fils en achève la publication. Elles seront reprises en 1604 par Jodocus Hondius (1563-1612) et complétées d’un texte latin. L’exemplaire ici exposé relève de la seconde édition française, révélée entre 1613 et 1616, et riche de 150 planches à double page gravées sur cuivre puis finement coloriées. Une perception du monde à la fin du XVIe siècle, une aventure dans le temps.
Mercredi 27 avril, salle 2 - Drouot-Richelieu.
Tessier & Sarrou & Associés SVV. Mme Le Bail.

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